Comment présenter mon handicap visuel à un futur employeur ?

Un recruteur ou un futur employeur recrute d’abord des compétences, techniques, managériales ou autres, mais il recrute aussi quelqu’un avec qui il aurait envie de travailler : quelqu’un en adéquation avec le style de l’entreprise ou de l’organisme public, quelqu’un qui est à l’aise avec son parcours, qui peut se présenter de façon concise et pertinente, vivante, souriante, qui peut donner des exemples opérationnels de réalisations professionnelles ou de compétences facilement transposables. Il faut séduire dès le début de l’entretien, faire « bonne impression ». Ces conseils sont valables pour tout le monde et c’est pour cela que la préparation aux entretiens d’embauche est extrêmement importante et doit être ciblée pour chaque entretien décroché.

Pour un DV s’ajoute la problématique du handicap. En parler ? ne pas en parler ? comment en parler ? à quel moment ?

Il est évident qu’il faut en parler, que le handicap visuel soit visible ou pas. Et c’est à vous d’en prendre l’initiative. Il faut en parler de façon positive car il ne s’agit évidemment pas de pleurer sur son sort. Montrer que malgré l’adversité vous avez su vous adapter, rebondir, mener votre projet professionnel à bien est déjà un vrai plus. Expliquer que votre handicap visuel est aussi source d’une plus grande capacité d’organisation et d’une vraie créativité (il faut contourner les obstacles, trouver des solutions pour compenser la déficience visuelle) peut également faire mouche. Il faut expliquer clairement ce que vous pouvez faire et ne pas faire, parler des outils dont vous vous servez et dont vous aurez besoin pour assurer vos futures missions, esquisser les possibilités d’aides financières et techniques dont peut bénéficier l’employeur pour adapter un poste de travail.

Car si les grandes entreprises bénéficient aujourd’hui généralement d’une « mission handicap » bien au fait de la législation, ce n’est pas forcément le cas des TPE/PME. Ce sont pourtant elles qui emploient le plus de salariés en France et donc aussi le plus de salariés handicapés. Mais elles méconnaissent souvent les aides auxquelles elles peuvent prétendre. En parler lors de l’entretien permet d’anticiper les solutions et les aménagements souhaitables, à condition de ne pas les présenter comme un dû, mais comme la preuve de votre engagement et comme un avantage pour l’entreprise.

À quel moment en parler ? Évidemment pas au tout début de l’entretien. L’employeur recherche des compétences, pas un handicap. Mais dans un deuxième temps, après avoir exposé votre pitch, votre projet, votre intérêt pour le poste et répondu aux premières questions du recruteur. Il sera alors d’autant plus près à vous écouter que vous aurez fait impression dès le début de l’entretien.