Quels conseils pour réussir le recrutement d’un collaborateur malvoyant ou aveugle ?

En premier lieu, s’assurer que le futur collaborateur a les compétences requises ! C’est incontournable car ce n’est pas la différence qui fait la compétence ! Ensuite, il faut le mettre en condition de succès : déterminer quels sont ses besoins, se demander si l’entreprise a les moyens d’y faire face. Puis, il est nécessaire de sensibiliser les équipes en amont. Faire participer le futur collègue peut être une vraie valeur ajoutée, à condition que la personne verbalise clairement ses compétences et ses limites : ce qu’elle peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire. Je dirai qu’une bonne communication est une des clés du succès du recrutement. Il ne faut pas que l’entreprise ‘découvre’ le handicap, mais il ne faut pas non plus en faire un évènement. Une intégration réussie au sein des équipes génère une dynamique importante, mais il faut aussi être attentif à ne pas surprotéger. Les sensibilisations répondent en principe à cette problématique.

Nadine Lebrec, directrice des ressources humaines d’Edenred France. Avril 2017

 

Avant tout, anticiper ! En informant et sensibilisant les équipes, en aménageant le poste et en testant les outils d’adaptation le plus en amont possible. Il est indispensable aussi, à mon sens, de mettre en œuvre un accompagnement du collaborateur et de son supérieur hiérarchique, en faisant des points réguliers avec la RH ou la mission handicap. Il faut anticiper la réalité d’un handicap lourd. Donc nécessairement un véritable engagement de la hiérarchie opérationnelle, car sans elle l’intégration sera compliquée. Mais aussi une réelle implication de toute l’entreprise : il ne s’agit pas de ‘remplir des quotas’ ! Il s’agit de relations humaines, d’accueil, d’intégration. Il s’agit de réussir un recrutement et de tout mettre en œuvre pour que cela fonctionne, de la façon la plus fluide possible, pour tout le monde.

Joëlle Petterle, contrôleur budgétaire Engineering chez Airbus Defence and Space à Toulouse. Mai 2017

 

Il est nécessaire d’établir un réel dialogue avec la personne afin de bien définir les conditions d’un fonctionnement optimal. La déficience n’est pas un frein, c’est seulement un paramètre à prendre en compte pour mieux la compenser et permettre au collaborateur d’être opérationnel. Il ne faut pas hésiter non plus à solliciter des organismes extérieurs, notamment les partenaires de l’Agefiph, pour prendre conseil. Cette dernière peut d’ailleurs financer tout ou partie de ces interventions et aménagements.

Nathalie RAFIY, responsable de la mission handicap de Dassault Systèmes. Mai 2017