Quels métiers sont accessibles à un DV ?
C’est une question qui revient souvent, notamment de la part de parents ou de jeunes qui ne savent pas trop quelle orientation choisir, quelle formation envisager, vers quel métier se diriger. Mais cela peut également être une interrogation de la part de personnes que l’évolution de leur vision conduit à envisager une reconversion professionnelle, ou encore d’employeurs confrontés à la reconversion professionnelle d’un de leurs salariés.
Au siècle, il n’y a quasiment plus de métiers impossibles pour les déficients visuels. Nous sommes désormais très loin des premiers emplois presque obligés comme ceux de canneur/rempailleur ou de facteur d’orgue ou de piano. Ces beaux métiers sont malheureusement en déclin, mais le numérique permet l’accès à de très nombreux métiers difficilement envisageables autrefois du fait de l’utilisation de documents papier.
Même si certains métiers sont considérés comme particulièrement adaptés ou accessibles aux handicapés de la vue, comme masseur-kinésithérapeute, praticien bien-être ou conseiller clientèle à distance, nous pensons qu’il ne faut pas faire d’autocensure et fermer d’office des portes. C’est surtout la motivation qui compte pour faire aboutir un projet professionnel. Sauf incompatibilité absolue, mais après tout, tous les voyants ne peuvent pas non plus devenir pilote de chasse ! Il faut surtout se donner les moyens de réaliser ses objectifs professionnels, quels qu’ils soient.
Pour s’en convaincre, on peut notamment se référer à l’ouvrage de Philippe Chazal, « Témoignages de travailleurs aveugles » (éditions Le Cherche-Midi, 2014), que les déficients visuels pourront notamment trouver au catalogue de la bibliothèque sonore d’apiDV (ex-GIAA, www.apidv.org) ou sur la BNFA (Bibliothèque numérique sonore accessible, www.bnfa.fr/).
En revanche, il y a une condition sine qua non : maîtriser parfaitement les logiciels adaptés, de type Jaws, NVDA, Zoomtext ou autres, permettant l’accès aux outils de bureautique et de navigation sur le Web, aux applicatifs métier, aux outils de télétravail, etc. Nous rencontrons encore beaucoup trop de déficients visuels peu à l‘aise avec ces outils et c’est un handicap supplémentaire pour eux.
Par ailleurs, il est également indispensable que les outils bureautiques ou logiciels – spécifiques ou non – utilisés par l’employeur, public ou privé, soient parfaitement accessibles par les aveugles et les malvoyants.
C’est ce qu’on appelle « l’accessibilité numérique » (voir L’accessibilité numérique, késako ?
).
Si ce n’est pas le cas, il existe généralement des solutions, même si elles sont moins performantes qu’une accessibilité native.